Avec l’allongement de l’espérance de vie, les maladies liées au vieillissement deviennent un enjeu majeur de santé publique. Parmi elles, les maladies dégénératives et neurodégénératives occupent une place centrale car elles compromettent souvent l’autonomie, la mémoire, les capacités physiques et l’équilibre émotionnel des personnes âgées. Ces pathologies nécessitent un accompagnement adapté pour préserver au mieux la qualité de vie des seniors et soutenir aussi leurs proches aidants.
Cet article vise à mieux comprendre ces maladies, leurs impacts sur le quotidien et les solutions mises en place pour accompagner les personnes âgées face à ces défis.
Qu’est-ce qu’une maladie dégénérative ou neurodégénérative ?
Les maladies dégénératives regroupent un ensemble de pathologies chroniques caractérisées par la dégradation progressive d’un organe ou d’un tissu.
Les maladies neurodégénératives, plus spécifiques, affectent le système nerveux central. Elles entraînent la perte progressive de neurones et perturbent les fonctions cognitives, motrices ou comportementales. Ces maladies ne guérissent pas à ce jour, mais leur évolution peut être ralentie grâce à une prise en charge adaptée.
Parmi les plus fréquentes chez les personnes âgées :
- La maladie d’Alzheimer, qui entraîne des troubles de la mémoire et du langage, une désorientation et des difficultés à accomplir les actes de la vie quotidienne.
- La maladie de Parkinson, qui se traduit par des tremblements, une rigidité musculaire et des troubles de la marche.
- La sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus rare, marquée par une atteinte progressive des muscles et de la motricité.
- Les maladies apparentées, telles que la démence à corps de Lewy ou les dégénérescences fronto-temporales.
Ces pathologies impactent non seulement la santé mais aussi la vie sociale, familiale et affective des personnes âgées.
Les signes à reconnaître
Un diagnostic précoce est essentiel pour mettre en place rapidement un accompagnement adapté. Certains signes doivent alerter :
- Perte progressive de la mémoire récente et difficultés à retrouver des mots.
- Changement de personnalité, repli sur soi, anxiété ou irritabilité inhabituelle.
- Difficultés à s’orienter dans le temps et l’espace.
- Tremblements, lenteur dans les gestes, perte d’équilibre.
- Difficultés croissantes dans les actes de la vie quotidienne comme s’habiller, cuisiner ou gérer ses papiers.
Face à ces signaux, une consultation médicale spécialisée (neurologue, gériatre) est indispensable. Celle-ci s’appuie sur des examens cliniques, cognitifs et parfois d’imagerie médicale pour établir un diagnostic précis.
Impact sur la vie quotidienne
Les maladies dégénératives fragilisent l’autonomie et augmentent le risque de dépendance. Les conséquences les plus fréquentes sont :
- Une perte progressive d’indépendance dans les activités essentielles (toilette, alimentation, déplacements).
- Un isolement social dû à la difficulté de communiquer et à la peur du jugement.
- Un épuisement psychologique et physique des proches aidants.
- Une vulnérabilité accrue aux dangers domestiques, notamment les chutes.
C’est pourquoi un accompagnement adapté, alliant soutien médical, social et humain, est primordial.
Les solutions d’accompagnement
Evaluation et plans personnalisés de soins
Dès le diagnostic, une évaluation individualisée détermine le degré de perte d’autonomie du senior. La grille AGGIR, utilisée pour accéder à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), permet de classer la personne en fonction de ses besoins.
Des plans de soins personnalisés, tels que le Plan Personnalisé de Santé (PPS), établissent un cadre coordonné entre médecins, infirmiers, psychologues, aidants familiaux et accompagnants à domicile.
Aménagement du domicile
Adapter le lieu de vie est essentiel pour favoriser la sécurité et le confort :
- Installer des barres d’appui, des éclairages automatiques et supprimer les obstacles.
- Utiliser des outils technologiques comme la téléassistance, les capteurs de chute ou les piluliers connectés.
- Simplifier l’environnement en rendant les objets du quotidien accessibles et les repères visuels plus clairs.
Les services à domicile et l’aide humaine
L’accompagnement quotidien par des auxiliaires de vie, infirmiers ou associations est un pilier du maintien à domicile. Les Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) apportent une aide médicale, tandis que les SAAD répondent aux besoins quotidiens tels que les repas, l’entretien ou l’accompagnement en extérieur.
Les visites régulières à domicile — qu’elles soient animées par des proches, des bénévoles ou des étudiants de confiance comme ceux de Mamie-Boom — offrent un soutien précieux. Elles préviennent l’isolement, maintiennent la stimulation cognitive et retardent souvent l’entrée en institution.
Soutien aux aidants
Les proches aidants sont durement éprouvés par l’évolution de ces maladies. Des solutions de répit existent :
- Accueil de jour pour les seniors atteints de la maladie d’Alzheimer.
- Séjours temporaires en établissements spécialisés.
- Groupes de parole et associations de soutien.
Les aides financières disponibles
Le coût de l’accompagnement peut être allégé grâce à plusieurs dispositifs publics et associatifs :
- L’APA, attribuée par le conseil départemental, qui finance une partie des services à domicile ou en établissement.
- Les aides de l’ANAH pour les travaux d’aménagement du logement.
- Les caisses de retraite complémentaire et mutuelles qui proposent parfois des financements complémentaires.
- Les services locaux via les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS).
Le rôle précieux des liens sociaux
Au-delà des soins médicaux et des aménagements matériels, la dimension humaine est centrale. Tisser et entretenir des liens sociaux réguliers permet de rompre l’isolement et de renforcer la vitalité des personnes âgées.
Les rencontres hebdomadaires proposées par Mamie-Boom, qui mettent en relation les seniors avec des étudiants bienveillants, illustrent parfaitement cette approche. Elles ne remplacent pas les soins, mais elles favorisent la joie, l’écoute et l’échange, essentielles pour affronter avec dignité le parcours de ces maladies.
Conclusion
Les maladies dégénératives et neurodégénératives du grand âge bouleversent la vie des seniors et de leur entourage. Si elles ne peuvent être guéries, leur évolution peut être accompagnée avec humanité, organisation et adaptation.
Diagnostic précoce, suivi médical coordonné, aménagement du domicile, recours aux services d’aide à domicile et maintien des liens sociaux constituent les piliers d’un accompagnement adapté. Grâce à la mobilisation conjointe des familles, des professionnels, des bénévoles et des initiatives solidaires comme celles portées par Mamie-Boom, il est possible de préserver dignité, bien-être et qualité de vie, même face à ces maladies.