La prise en charge et le soutien aux aidants s’imposent aujourd’hui comme un enjeu majeur de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Près d’un salarié sur cinq accompagne un proche en perte d’autonomie, malade ou en situation de handicap. Ce rôle, souvent invisible, bouleverse les équilibres de vie et interroge profondément les politiques managériales. Les entreprises, en tant qu’acteurs sociaux engagés, ont désormais un rôle clé à jouer pour reconnaître et accompagner leurs collaborateurs aidants. Faire de ce sujet un axe stratégique de la RSE, c’est non seulement répondre à un défi sociétal, mais aussi renforcer durablement la marque employeur.
Le rôle des aidants : un engagement méconnu mais essentiel
Les salariés aidants constituent un pilier discret de la solidarité nationale. Souvent pris entre leurs impératifs professionnels et leur responsabilité familiale, ils vivent un quotidien marqué par la fatigue, la charge mentale et parfois l’isolement. Reconnaître leur engagement, c’est valoriser une dimension humaine et solidaire de l’entreprise.
La RSE, en intégrant cette réalité, offre l’opportunité de créer un environnement plus attentif, où la performance s’allie à la bienveillance. Cette reconnaissance permet aussi de réduire les risques psychosociaux, d’améliorer la qualité de vie au travail et de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise.
Identifier et comprendre les besoins des aidants salariés
Avant toute action, il est indispensable d’écouter. Mettre en œuvre une politique de soutien pertinente passe par une démarche de diagnostic participatif :
- Enquêtes anonymes ou questionnaires de satisfaction pour évaluer la proportion et les besoins des aidants au sein des équipes.
- Ateliers d’échanges ou groupes de parole pour recueillir des témoignages concrets et mieux cerner les obstacles rencontrés.
- Entretiens individuels avec des responsables RH ou des référents bien-être pour proposer des solutions personnalisées.
Ces démarches permettent d’ajuster les dispositifs aux réalités des collaborateurs et d’éviter les mesures génériques souvent déconnectées des besoins réels.
Des mesures concrètes pour agir durablement
Aménagement du temps de travail
Les dispositifs de flexibilité constituent une première réponse tangible :
- Horaires variables ou annualisation du temps de travail.
- Télétravail partiel ou exceptionnel selon les besoins.
- Congés proches aidants ou autorisations d’absence simplifiées.
Ces initiatives renforcent la confiance et montrent que l’entreprise comprend la réalité vécue par ses collaborateurs.
Accompagnement et soutien personnalisé
Les entreprises peuvent aller plus loin en instaurant un écosystème d’accompagnement global, mêlant soutien psychologique, administratif et logistique.
- Mise à disposition d’un service d’écoute ou d’assistance sociale.
- Orientation vers des partenaires spécialisés (plateformes d’aide, associations, services à la personne).
- Mise en place d’un réseau interne de pairs aidants favorisant le partage d’expériences et la solidarité au sein de l’organisation.
Sensibilisation et formation des équipes
L’efficacité d’une démarche RSE passe par la formation des managers et des RH, afin qu’ils adoptent des attitudes d’écoute et de compréhension. Organiser des campagnes de sensibilisation ou des ateliers participatifs sur la réalité des aidants permet de créer une culture d’entreprise inclusive où chacun se sent légitime à exprimer ses besoins.
Intégrer le soutien aux aidants dans la stratégie RSE
Pour être pérenne, le soutien aux aidants doit être structuré et intégré à la gouvernance RSE. Cela suppose :
- D’inclure des indicateurs de suivi dans le reporting extra-financier.
- D’associer le sujet au dialogue social et à la politique RH.
- De valoriser les actions menées dans les rapports RSE, les campagnes d’attractivité ou les chartes internes.
Mettre en avant ces initiatives dans la communication employeur permet d’attirer des candidats sensibles aux valeurs humaines, d’améliorer la notoriété de l’entreprise et d’incarner concrètement ses engagements sociétaux.
Les bénéfices pour l’entreprise et la marque employeur
Une entreprise qui soutient ses aidants renforce durablement son capital humain :
- Moins d’absentéisme grâce à un meilleur équilibre de vie.
- Davantage d’implication et de fidélité des salariés, reconnaissants de ce soutien.
- Une réputation d’entreprise responsable, humaine et moderne, particulièrement attractive pour les jeunes générations.
Ce choix stratégique n’est donc pas seulement éthique : il est aussi économiquement vertueux et porteur d’un fort retour sur investissement en termes d’image et d’engagement.
Mamie-Boom : incarner l’engagement par une mission solidaire
Mamie-Boom illustre parfaitement ce que peut représenter un soutien actif aux aidants. En mobilisant une communauté étudiante pour rompre la solitude des personnes âgées, Mamie-Boom agit à la fois sur le bien-être des bénéficiaires et sur la reconnaissance du rôle d’aidant. C’est une démonstration concrète de solidarité intergénérationnelle, qui inspire les entreprises en quête de sens et de cohérence sociale.
Intégrer de tels partenariats dans une stratégie RSE, c’est transformer une politique RH en mission collective, au service du lien social et de la bienveillance.
Conclusion : une RSE profondément humaine
Accompagner les salariés aidants, c’est faire le choix d’une RSE ancrée dans le réel. Une démarche sincère, attentive, et durable, où la performance économique s’harmonise avec l’engagement social. Les entreprises qui placent le soutien aux aidants au cœur de leur stratégie ne se contentent pas d’améliorer la qualité de vie au travail : elles bâtissent une marque employeur solide, incarnant des valeurs de respect, de solidarité et d’inclusion. Face au vieillissement de la population et à la montée des besoins de soutien familial, cette orientation devient un levier stratégique d’avenir, alliant cohésion interne et attractivité externe.